Un premier carmel fondé au XVIIème siècle à Verdun 1634-1790

La fondation du premier Carmel à VERDUN est due à la piété et à la générosité de l’Évêque Erric de LORRAINE. Cet Évêque plein d'admiration pour l’œuvre de Sainte Thérèse d'Avila et de Saint Jean de la Croix, était aussi l'ami du cardinal de BERULLE qui alla lui-même, en 1603, demander aux monastères d'Espagne des Carmélites Déchaussées de la Réforme de Sainte Thérèse. Ne pouvant mettre immédiatement à exécution les projets de fondation qu'il avait conçus pour sa ville épiscopale, Erric légua par testament une somme de 10 mille livres, pour l'établissement d'un monastère de Carmélites Déchaussées non loin de la Cathédrale.

 

La Reine d'Autriche, qui avait pris en affection les Carmélites Déchaussées, favorisa la fondation du premier monastère de Carmélites à VERDUN. Elle fit signer au Roi des lettres-patentes qui furent enregistrées, en 1633, au Parlement de Metz, puis elle écrivit à M. le marquis de la FOSSE, gouverneur de la ville, une lettre très pressante à ce sujet. Avec l’accord du gouverneur, le marquis de Fosse, les états de la ville achetèrent une maison, en vielle ville, située sur la Place MAGINOT et faisant angle avec la rue Louis MAURY.

 

Enfin, le 17 juin 1634, le Père provincial des Carmes, avec 7 religieuses venues du Carmel de METZ, inaugure ce monastère, qui survivra très courageusement jusqu’à sa disparition à la Révolution, en 1790. Parmi ces Carmélites, il y avait la Mère Jeanne de Jésus Marie professe du monastère de Caen qui quitta celui de METZ où elle avait été la 2ème Prieure pour se rendre à VERDUN. Elle emmena avec elle 5 Carmélites: Sr Françoise de la Croix, professe du monastère de l'Incarnation de PARIS, Sr Jeanne de St Élie professe de Dijon, Sr Aimée de Jésus Marie professe de METZ, Sr Marie de la Croix professe de METZ, Sr Thérèse de Ste Françoise, novice de METZ, qui fut la 1ère professe de VERDUN; Sr Geneviève des Anges fut envoyée de PARIS par la Mère Magdelaine de St Joseph pour leur être adjointe. Ce premier Carmel à VERDUN fut dédié à la Sainte Enfance de Jésus.

 

Le clergé et le peuple leur firent l'accueil le plus favorable. Seuls les Messieurs de l'Hôtel de Ville protestèrent timidement et inutilement.

 

Les Carmélites de VERDUN étaient, comme nous venons de le dire, au nombre de 7 à l'époque de la fondation.

 

En 1639, la communauté se composait de la supérieure et de trois religieuses.

 

En 1668, le nombre des religieuses fut limité par ordre du Roi, à douze religieuses de chœur et deux converses.

 

En 1775, Dom Cajot comptait au couvent dix-neuf dames et quatre sœurs.

 

A la suppression du monastère, le 14 mai 1790, le procès-verbal des commissaires fait mention de 16 sœurs et 4 converses. Toutes ces Carmélites sans exception, ont déclaré que leur intention était de rester au Cloître.


L’église des carmélites faisait l'angle de la place Maginot et la rue Maury, transformé aujourd’hui en maisons particulières. C’était un édifice peu remarquable, non voûté. Le plafond divisé en trois compartiments était orné de peintures, on entrait par une porte latérale sur la place.

 

Les sœurs prieures de ce 1er carmel de Verdun ont été:
Soeur Gillet de la Vallée, prieure en 1657
Soeur Louise, prieure en 1688, a signé en cette année un acte notarié relatif à la maçonnerie de l’église du couvent.
Soeur de Sommerecourt du Sacré-Coeur de Jésus, prieure de 1760 à 1765.
Soeur Louise Parigot, prieure de 1766 à 1773.
Soeur de Sommerecourt du Sacré-coeur de Jésus, prieure réélue en 1773. Est restée prieure jusqu’en 1782.
Soeur Thérèse de Jésus, prieure en 1783 et 1784.
Soeur de Sommerecourt du Sacré-coeur de Jésus, prieure réélue de 1784 à 1788.
Soeur Thérèse de Jésus, prieure pour la seconde fois de 1788 à 1791.

Les sœurs converses carmélites de ce 1er carmel de Verdun:
Soeur Joséphine Petré, née le 25 mars 1710
Soeur Marguerite Gobert, née le 12 septembre 1717
Soeur Marthe Rollet, née le 24 octobre 1749
Soeur Louise Goze née le 5 septembre 1765